Très heureuse de vous retrouver pour vous parler de ce roman : « Une famille presque normale ». Un thriller psychologique publié aux Éditions Sonatine (que je remercie 1000 fois !)
L’occasion de découvrir cet auteur Suédois, Mattias Edvardsson, et un nouvel univers. J’ai découvert le polar nordique récemment avec la découverte de « Les étoiles de David » de Kristina Ohlsson. Une agréable surprise (dont je vous parle ici) qui m’a réellement donné envie d’explorer cette tendance. Je ne fais pas durer le suspense plus longtemps, la magie a opéré une fois de plus.
L’histoire ?
Celle d’une famille en apparence tout à fait normale, vivant à Lund, une petite ville suédoise. Un père pasteur, une mère avocate et leur fille de 19 ans : la famille parfaite. Pourtant, tout bascule le jour où la jeune Stella est suspectée du meurtre de Christopher Olsen, un riche homme d’affaires. Le doute s’insinue : et si Stella l’avait tué ? Jusqu’où seront-ils prêts à aller pour sauver leur famille ?

Le principal point fort de ce roman est indéniablement sa construction. La division en 3 parties nous apporte beaucoup de rythme et de suspense. Trois personnages pour trois interprétations de tranches de vie. J’ai trouvé cette approche très intéressante.
Le père, Adam Andell, est le premier à nous raconter sa version. Ce pasteur, en apparence bien sous tout rapport se dévoile avant tout comme un père de famille rongé par l’inquiétude. Un père qui ne sait pas comment apprivoiser sa fille. Croyant avoir noué avec elle une relation de proximité, il prend conscience qu’il ignore bien des aspects de sa vie. Le lecteur peut facilement se mettre à sa place, comprendre ses doutes et ses inquiétudes. Une belle réflexion sur la parentalité qui m’a ému.
La 2nde partie nous présente la fille, Stella Andell. Au centre de ce récit, j’avais hâte de connaître sa version des faits. Décrite comme une intrépide au caractère bien trempé, je n’ai pas été déçu. Pourtant, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à elle, inaccessible à bien des égards. Mais, au fil des pages, on comprend les raisons de ses accès de colère. Une jeune adulte qui cherche sa place, souhaitant plus que tout faire entendre sa voix. Un cœur de pierre fragile qui, à 19 ans, n’a pas été épargné par les épreuves de la vie.
Le dénouement nous est dévoilé par Ulrika Sandell, la mère. Éminente avocate, elle connaît parfaitement le monde judiciaire. D’apparence froide, c’est son pragmatisme qui lui permet de garder la tête froide dans cette histoire. Affichant une sérénité de façade, la carapace se fissure légèrement. Elle prend conscience qu’elle s’est bien trop souvent réfugiée dans son métier d’avocate que dans celui de mère de famille. Elle en éprouve des regrets.
En définitive, ces trois protagonistes sont très bien développés. À tel point que j’ai vite oublié qu’il s’agissait d’une fiction ! Le lecteur peut facilement s’identifier à eux, un atout majeur à mon sens.
Famille, secrets, imperfections

Quant à l’intrigue, le doute s’insinue dès les premières pages. Le lecteur, à la manière d’un juré, cherche à déceler le vrai du faux. Malheureusement, il se dissipe un peu trop vite. Pour moi, l’intérêt de ce roman ne réside pas dans la découverte de la vérité.
Plus qu’un roman policier, « une famille presque parfaite » nous parle de relations humaines. L’amour et l’amitié tiennent une place toute particulière. Des sentiments qui prennent vie de différentes manière.
L’amour viscéral de parents pour leur enfant, l’amour avec un grand A qui résiste aux épreuves de la vie et l’amour toxique qui détruit tout sur son passage. Un sentiment aussi beau que difficile à comprendre qui a guidé les protagonistes.
Quant à l’amitié, l’auteur nous en présente un véritable éloge. C’est une amitié sans faille qui unit Stella et Amina depuis leur plus tendre enfance. Une amitié fidèle et sincère que le lecteur ne peut qu’admirer.
« Une famille presque parfaite » nous interroge également sur les croyances religieuses et la justice. Des sujets pouvant être débattus des heures durant, mais qui trouvent une place de choix dans ce récit.
La plume est fluide, peut-être même un peu trop. J’ai trouvé que certaines tournures de phrases étaient un peu simples et le vocabulaire un peu répétitif. Néanmoins, l’alternance entre le présent et des anecdotes du passé donne beaucoup de rythme et de profondeur au récit, le rendant très agréable à lire.
Ce roman est fait pour vous…
« Une famille presque normale » plaira aux lecteurs à la recherche d’un roman policier qui va au-delà des apparences et doté de véritables réflexions.
Pour finir, l’auteur nous délivre un message important : la famille parfaite n’existe pas. Chacune a une part d’ombre et des secrets. Rien que pour ça, ce roman est une réussite que je vous conseille de découvrir 🙂
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