Après « la fille du train », que j’avais dévoré et adoré, Paula Hawkins nous revient avec « Au fond de l’eau ». Une ambiance radicalement différente nous est livrée, mais tout aussi passionnante.
Publié en 2017 aux éditions Sonatine, ce thriller était dans ma pile à lire depuis des mois ! Une belle lecture qui confirme le talent de Paula Hawkins 🙂
L’histoire ?
Tout débute avec la découverte du corps de Nel Abbott, dans la rivière qui traverse la petite ville de Beckford. Un bassin aux noyés qui connaît des tragédies depuis toujours. Sa sœur, Jules, est contrainte de revenir sur les lieux de son enfance pour s’occuper de Lena, sa nièce désormais orpheline. Ce retour la terrifie. Le passé la rattrape, comme il va rattraper les habitants de Beckford.

Poétique, énigmatique, déroutant
Pour tout vous dire, cette lecture n’a pas été le coup de cœur que j’espérais. Je m’attendais à être emportée par un courant ne me laissant pas le temps de reprendre mon souffle. Mais j’ai pu reprendre mon souffle bien trop souvent.
La raison principale est indéniablement la quantité des protagonistes présents. Je m’y suis perdue, à tel point que des retours en arrière et mes notes m’étaient indispensables. Cette sensation d’égarement est renforcée par des chapitres assez courts, passant d’un narrateur à un autre rapidement.
Malgré cela, il faut applaudir (des deux mains) la présence de personnages presque exclusivement féminins. Des femmes à la fois indépendantes et fragiles, que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. Jules est celle que j’ai le plus apprécié. Elle n’est pas exubérante, pourtant elle fait partie des narrateurs clefs de ce roman. Une composition toute particulière, que je vous laisse découvrir, qui nous dévoile une Jules sensible et fragile sous un voile de froideur et de contrôle.
« Beckford n’est pas un lieu à suicide. Beckford est l’endroit où l’on se débarrasse des femmes à problèmes. » Au fond de l’eau – Paul Hawkins
Quant à Érin, ma frustration est à son comble ! Flic venue à Bekford pour les besoins de l’enquête, elle a néanmoins été invisible une bonne partie du roman, elle se révèle peu à peu au fil des chapitres. Malheureusement, trop peu. On devine des passages de sa vie, de petites graines sont distillées mais je regrette de ne pas avoir pu les voir grandir.
À côté de cette déception, une énorme surprise. Le roman débutant avec le décès de Nel Abbott, je ne me suis pas doutée une seule seconde que j’allais en découvrir autant sur elle et surtout que j’allais l’adorer ! Grâce à sa sœur Jules, on apprend à la connaître. Une femme déterminée, au caractère fort, indiscutablement fouineuse, déroutante, mais aussi sensible et attentionnée. Son absence l’a rendu encore plus présente, charismatique et mystérieuse. La magie a opéré, pour mon plus grand plaisir.
« Beckford est donc un endroit bizarre rempli de gens bizarres, avec une histoire bizarre. Et au milieu, il y a une rivière, et c’est cette rivière qui est le plus étrange, parce qu’on a l’impression que de quelque côté qu’on se tourne, quelle que soit la direction vers laquelle on se dirige, on finit toujours par tomber dessus. » Cette citation est peut-être celle qui caractérise le mieux l’univers de ce roman. L’omniprésence de la rivière procure une sensation de malaise qui m’a accompagné tout le long de ma lecture.
À cela s’ajoute une bonne dose de secrets et de non-dits laissant le lecteur dans l’incompréhension. À chaque instant, on croit déceler une once de vérité. Des certitudes qui vont s’écrouler au dernier moment, au point final.
Ce roman est fait pour vous…
« Au fond de l’eau » est un très bon thriller que j’ai eu du mal à lâcher. Ses petites imperfections n’en gâche pas sa saveur. Si vous êtes à la recherche d’un thriller à ne plus quitter des yeux, celui-ci vous offrira des personnages féminins brillamment composés et une intrigue passionnante qui ne manquera pas de vous plaire, j’en suis persuadée 😉
Laisser un commentaire